Nul en maths!

Votre progéniture est-elle « nulle en maths »? Si certains enfants présentent de réelles difficultés cognitives sur le plan logico-mathématique qui rendent difficiles les apprentissages scolaires, pour d’autres les mauvaises notes en maths relèvent d’un véritable blocage psychologique. Il est donc important de comprendre l’origine du mal avant d’espérer apporter une solution qui fonctionne.

C’est joli non?

Dyscalculie ou troubles du raisonnement logico-mathématique

Pour simplifier, il existe des troubles du raisonnement que Piaget (Jean Piaget (1896-1980) était un psychologue suisse qui a fait beaucoup pour comprendre les étapes développementales de l’enfant) a en son temps défini comme des perturbations de la pensée et du raisonnement. Les enfants concernés par ce type de troubles, qu’on appelle aussi les troubles du raisonnement logico-mathématique, se retrouvent généralement en échec dans toutes les situations où il faut réfléchir, interpréter et non pas juste appliquer une règle déjà apprise. Dans les faits, ce n’est pas seulement en maths que ces enfants vont éprouver des difficultés car d’autres apprentissages scolaires font aussi appel à la réflexion, sans compter des tas d’activités de la vie quotidienne. Le terme dyscalculie, lui, admet différentes définitions. Pour certains auteurs, dyscalculie et troubles du raisonnement logico-mathématique sont des appellations interchangeables qui représentent une réalité identique. D’autres limitent la dyscalculie aux troubles uniquement calculatoires. On parle aussi de TSAM (Trouble Spécifique d’Apprentissage en Mathématiques). La dyscalculie ou TSAM désigne alors un déficit dans les acquisitions numériques et/ou un déficit du calcul. La dyscalculie est rarement isolée et est fréquemment associée à une dyslexie‐dysorthographie (trouble de la lecture et trouble de l’écriture), à une dyspraxie (trouble du geste et de l’orientation spatiale), à une dysphasie (trouble du langage oral) ou encore à un trouble de l’attention.

Le blocage « psychologique »

Si on regarde les statistiques (donc si on fait des maths!), on voit que le nombre d’enfants qui ont de mauvais résultats en maths est bien supérieur à la prévalence des troubles cognitifs cités plus haut (environ 5% des enfants). Cela signifie que, pour beaucoup d’élèves, les difficultés en maths ne relèvent pas ou pas que d’un déficit cognitif mais d’autres facteurs. En gros, le problème n’est pas toujours mathématique, loin de là! La France n’amène que 2 % de ses élèves au niveau avancé en mathématiques alors qu’ils sont en moyenne 11 % dans l’OCDE. Entre 1995 et 2019, les résultats des élèves français en maths ont baissé de façon significative. Les points forts des petits français se situent en statistique, en probabilité et en géométrie ; les points faibles en algèbre et dans les connaissances liées à la matière. Ces résultats soulèvent un problème de méthode dans l’apprentissage moderne des maths. A noter aussi que la confiance en soi et la motivation des élèves se dégradent fortement entre le CM1 et la quatrième (enquête TIMSS, 2019). D’autres raisons d’ordre psychologique peuvent aussi jouer et participer à un blocage:

  • Une peur de l’échec, qui peut être personnelle ou liée à ce que représentent les maths dans la famille. Par exemple un enfant qui a l’un de ses parents qui est brillant en maths peut ne pas se sentir capable de le satisfaire ou de l’égaler même si la pression n’est pas mise sur lui;
  • Un prof qui fait peur, qui déclenche une réponse au stress de type flight ou freeze (fuite ou incapacité à bouger).
  • Un manque de sens du genre « à quoi ça sert les maths de toute façon? »;
  • Une impuissance apprise, conséquence d’un discours sociétal (« Les maths c’est pour les grosses têtes » et parfois renforcé (inconsciemment) à la maison (« T’as pas la bosse des maths »).

Dans toutes ces configurations, on a à la base des croyances erronées sur soi ou sur les maths et des distorsions cognitives qui amènent l’enfant à délaisser voire carrément détester les maths car elles le font souffrir d’une manière ou d’une autre. C’est le début du cercle vicieux de l’évitement.

Du coup, des cours particuliers non?

Bah non. En fait, ça dépend du problème! Si les difficultés sont dues tout ou partie à une accumulation de lacunes dans les classes antérieures ou à une méthode de travail inefficace ou éventuellement à un manque d’atomes crochus avec le prof alors oui, un tuteur peut s’avérer d’une grande aide, si sa manière de faire est différente! Vous imaginez bien que si le cours particulier est juste une redite de ce qui se passe à l’école dans la forme et le contenu, mêmes causes mêmes conséquences… Parfois la moyenne en maths s’améliore mais quand on regarde de plus près, ce sont les notes en contrôle continu qui augmentent. Un cours particulier efficace doit apporter à l’élève les outils nécessaires à une meilleure approche de la matière qui se reflète aussi et surtout dans les notes aux devoirs surveillés (attention des notes plus basses aux tests peuvent aussi être le signe d’une mauvaise gestion du stress). Dans la pratique, on voit une différence entre les élèves qui sont motivés et demandeurs et ceux qui sont obligés de suivre des cours particuliers. Pour ces derniers, un tuteur ne pourra pas faire grand chose.

L’importance du bon diagnostic

Avant de se lancer tête baissée dans la recherche du super prof qui pourra, potentiellement, aider votre enfant, il convient donc de comprendre les raisons profondes de ses difficultés. L’une des premières choses à vérifier, notamment à l’école primaire, c’est la présence de dyscalculie ou de troubles de raisonnement. Ces évaluations sont à faire auprès d’un psychomotricien et/ou d’un psychologue. Si les résultats ne montrent pas de déficit particulier, le psychologue pourra alors aller plus loin et évaluer l’intelligence globale de l’enfant, l’existence éventuelle d’un profil HPI et/ou d’un TDA-H et investiguer les raisons du blocage. En fonction de son analyse, il pourra proposer un suivi thérapeutique (généralement assez court) pour débloquer la situation.

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